A l'occasion du 30° anniversaire de la disparition de Jacques Lacan, l'Ecole normale supérieure a organisé, le 9 septembre 2011, une soirée de lectures de certains de ses textes.
Pour cela, la psychanalyste et romancière Catherine Clément a choisi 50 extraits qu'elle a regroupés autour de trois thèmes,
Ces courts textes sont lus par des personnalités du monde intellectuel et artistique : écrivains, cinéaste, philosophes, hommes des médias mais aussi psychanalystes se sont prêtés à cet hommage.
Voici comment Catherine Clément présente ses choix :
"Relire Jacques Lacan pour y choisir des textes qu’il aura prononcés et que d’autres liront à sa place, d’autres qui n’auraient pas sa voix, ni sa curieuse façon de faire respirer les phrases ni son art oratoire... Se sont écartées d’elles-mêmes, très vite, les démonstrations comprenant des schémas, des formules en sanscrit ou bien mathématiques,des graphes et des tores illisibles à voix haute même avec du talent.
Lacan relit Sophocle et au lieu d’Œdipe-roi, il choisit Antigone. Parmi ses contemporains, il choisit de relire- génialement- Le pain dur,
moderne trilogie de Paul Claudel parcourant l’histoire nationale sur
trois générations, de la Révolution française à la colonisation de
l’Algérie. Si les psychanalystes des premières générations avaient
encore la culture du théâtre, Lacan fut passionné. L’Antigone grecque
conduit droit à la mort- ou plutôt, à l’entre-deux morts commune à Sade
et à Sophocle. Ensuite, l’angoisse s’impose.
Les lectures intégrales de ces commentaires sur le tragique antique et
moderne trouvèrent naturellement leurs places salle Dussane, où Jacques
Lacan tenait son séminaire. Le texte d’ouverture donnait la parole à
la vérité dans une prosopopée célèbre: “Moi, la vérité, je parle.”
Dernière mise à jour : 13/12/2011