Conférence donnée par Emiliano Ferrari dans le cadre du colloque international "Scepticisme et pensée morale", organisé par Jean-Charles Darmon, Philippe Desan et Gianni Paganini, en collaboration avec Frédéric Worms et le CIEPFC de l’ENS.
Le scepticisme a eu une importance déterminante dans l’évolution de la pensée morale, importance dont l’évidence est manifeste dans les sources grecques et latines, mais que les études consacrées à l’âge moderne ont souvent eu tendance à faire passer à l’arrière-plan, en considérant que le souci épistémologique est devenu primordial, surtout après Descartes. L’ambition de cette enquête collective sera, en premier lieu, de remettre à sa place, centrale, la finalité éthique du scepticisme au seuil, puis au cœur même de l’Age classique. On voudrait notamment analyser comment le dialogue entre réflexion philosophique et expériences littéraires a favorisé le développement d’une pensée morale sceptique que des préoccupations liées aux sciences et à la métaphysique ont souvent contribué à masquer ou à marginaliser. Une autre spécificité de cette enquête sera d’étudier, entre sciences, philosophie, littérature et arts, les prolongements de cette problématique jusqu’au moment présent, en étudiant certaines formes de résurgence (et de transformations) du scepticisme sur la scène de la pensée morale contemporaine et des débats qui la traversent.
Dans cette communication, je m’intéresserai à l’assimilation Émersonienne du scepticisme en m’appuyant sur les ouvrages d’Emerson. Je m’arrêterai sur l’essai Montaigne or the skeptic, paru dans le recueil Representative men (1850).
Je procéderai en trois étapes :
1. J’étudierai certains aspects épistémologiques du scepticisme classique
2. Je considérerai les caractères spécifiques du scepticisme d’Emerson dans une perspective qui prolonge et condense le scepticisme de Montaigne. J’ai donc voulu mettre l’accent sur l’usage anthropologique du scepticisme
3. Je conclurai avec l’interprétation émersonienne du scepticisme de Montaigne tel qu’elle est exposée dans l’essai Montaigne or the skeptic, qui aboutit à ce qu’Emerson appelle un scepticisme sage.
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Cursus :
Post-doctorant à l'Université Lyon 3 (Programme CMIRA 2012 de la Région Rhône-Alpes)., Emiliano Ferrari a soutenu en 2011 une thèse intitulée "La diversité de nos passions ! Corps, âmes et sagesse dans les Essais de Montaigne". Ses recherches, au sein de l'Institut de Recherches Philosophiques de Lyon (Faculté de philosophie, Université Jean Moulin-Lyon 3, France) portent sur la réception de Montaigne chez les philosophes de l’âge classique.
Il a dirigé le numéro du Bulletin de la Société Internationale des Amis de Montaigne (n° 54, 2011) qui rassemble les actes de la journée d’étude milanaise sur Montaigne et la diversité des affects. Il a organisé aussi le colloque international L’axe Montaigne/Hobbes : anthropologie et politique, à l’Université de Lyon-3 au mois d’octobre 2012.
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