Conférence de Enrico Benelli (CNR-ISCIMA), professeur invité à l’UMR 8546 (AOROC)
Dans cette deuxième leçon, on traite de l’impact de l’épigraphie romaine sur les épigraphies indigènes d’Italie. Il s’agit d’un thème difficile, surtout d’un point de vue méthodologique, étant donné qu’il se prête à une interprétation idéologique. Dans l’analyse des documents, on n’oublie pas que presque toutes les épigraphies italiques (également l’épigraphie latine) étaient déjà lancées dans un mouvement de forte homogénéisation à partir du début du IVème siècle avant J.-C., au cours de ce phénomène que nous avons appelé « palingenèse épigraphique » et qui voit une adoption répandue de formes communes pour la plupart d’origine grecque. Les ressemblances croissantes entre les différentes épigraphies d’Italie au cours de la période de romanisation ne sont donc pas dues à la simple pression du modèle romain, mais plutôt à l’élaboration de formes de même origine. En outre, là où la documentation est assez capillaire pour permettre des observations de type sociologique, on peut noter que les comportements conservateurs sont caractéristiques surtout des classes dominantes, alors que les groupes émergents de niveau inférieur tendent à adopter très rapidement la nouvelle identité romaine. Evidemment, à l’intérieur des communautés italiques, il devait exister de fortes tensions sociales, et pour une partie de leurs membres, la perte de l’identité et des valeurs traditionnelles devaient représenter un développement substantiellement positif.
Voir aussi
Cursus :
Enrico Benelli est chercheur à l'Institut d'Études sur les Civilisations Italiques de la Méditerranée Ancienne (ISCIMA) en Italie.
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