Néo-hippocratisme, bio-médecine, deux termes dont la juxtaposition est paradoxale. Le néo-hippocratisme est une expression vieille de plus de deux cents ans, forgée à la fin du XVIIIe siècle, au moment où la science du vivant, appuyée sur la physiologie, la chimie, l’expérimentation, la mesure, se constitue à côté du pouvoir médical, qu’elle peut sembler menacer. La bio-médecine est un néologisme vieux d’un peu plus de trente ans : certains le récusent, il appartient néanmoins à notre modernité, au croisement du biologique et du médical, du laboratoire et de la clinique.
Aux questions que la philosophie pose à la science, sans pour autant mettre celle-ci en question, la réponse aujourd’hui ne se fait plus en termes de néo-hippocratisme comme naguère, mais en termes d’éthique, de bioéthique dont des lois peuvent être l’expression...Une manière de vouloir discerner le possible, le nécessaire, le souhaitable, pour en revenir aux distinctions stoïciennes ? Une manière de se demander, une fois encore, comme X. Bichat ou comme E. Schrödinger : qu’est-ce que la vie ? Une vie expliquée, pour reprendre un des titres de M. Morange ? Une vie créée, pour citer un de nos contemporains, et non des moindres ? Une vie niée, au même titre que la mort, si vivre c’est naître et mourir ?
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Cursus :
Professeur émérite à la Sorbonne, Claire Salomon-Bayet est philosophe, spécialiste de Pasteur, Rousseau et Cournot.
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