Catherine Axelrad-Bourget questionne Sylvie Lindeperg autour de son livre « Nuit et Brouillard » Un film dans l’histoire. (Ed Odile Jacob, 2007)
« C’est par le cinéma que je sus que le pire venait juste d’avoir lieu », écrivait le critique Serge Daney. Plus précisément, grâce à Nuit et Brouillard, le film d’Alain Resnais sorti en 1956.
Walter Benjamin incitait l’historien à « découvrir dans l’analyse du petit moment singulier le cristal de l’événement total ». C’est ce que propose Sylvie Lindeperg dans cette microhistoire du court-métrage qui a marqué profondément notre imaginaire des camps nazis.
À partir d’archives inédites, elle reconstitue la genèse et les enjeux du film. Elle s’interroge sur les lectures et les usages, parfois inattendus ou contradictoires, dont Nuit et Brouillard a fait l’objet en France comme à l’étranger. Elle retrace le destin singulier de ce « lieu de mémoire » en suivant l’évolution des regards portés sur les images et sur l’événement depuis cinquante ans. Posant, dans toute son actualité, la question du rapport entre l’archive et la représentation des camps.
Cursus :
Sylvie Lindeperg, docteure en histoire et diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, est professeure à l’Université de Paris I- Panthéon Sorbonne.
Elle s’intéresse également aux usages des techniques numériques et à leurs effets sur l’écriture de l’histoire. Sylvie Lindeperg a assuré la co-direction scientifique de plusieurs éditions multimédias parmi lesquelles Images de guerre 1940-1945 et Les Actualités mondiales (Éditions du Nouveau Monde, 2004 et 2005).
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