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Les promesses déçues du tournant ontologique
mercredi 11 juin 2014

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Descriptif

Conférence de Martin Fortier dans le cadre du colloque « Anthropologie et ontologie : une évaluation critique » organisé par Martin Fortier, Frédéric Nef et Francis Wolff.

Les promesses déçues du tournant ontologique : comment l’anthropologie cognitive peut (paradoxalement) réussir là où l’anthropologie ontologique a échoué.


Si certains peuvent affirmer que l’anthropologie ontologique et l’anthropologie cognitive traitent de choses qui n’ont rien à voir, nous défendrons quant à nous que leurs objets se recoupent dans une large mesure ; ou plutôt, nous tenterons d’expliquer comment les défis que l’anthropologie ontologique s’est proposée de relever 'et qu’elle a de fait largement échoué à relever',l’anthropologie cognitive, elle, est en mesure de dûment les relever. Afin d’illustrer la chose, nous nous concentrerons sur un objet d’étude précis, qui occupe une place importante dans les œuvres respectives de Viveiros de Castro et de Descola : à savoir l’animisme, et notamment la forme qu’il prend dans les basses terres d’Amérique du Sud.

Notre propos consistera dans un premier temps à opposer la méthode de l’anthropologie ontologique (dont nous essaierons de montrer qu’elle crée des différences artificielles en jouant sur les mots, et qu’elle échoue ce faisant à saisir la singularité de l’animisme amazonien) et la méthode de l’anthropologie cognitive (ici entendue comme discipline endossant le naturalisme, reposant massivement sur des protocoles expérimentaux, et combinant notamment les acquis de l’observation participante et de la psychologie de la culture).
Dans un second temps, nous soutiendrons que les thèmes auxquels le tournant ontologique accorde une place de prime importance et auxquels il entend faire dignement justice, se trouvent en réalité nettement mieux pris en compte par l’anthropologie cognitive (à tout le moins dans la version que nous en proposerons). Nous tenterons d’administrer la preuve que l’anthropologie cognitive s’avère bien plus pertinente que l’anthropologie ontologique afin de : (1) pratiquer la « délégation ontologique », (2) prendre les indigènes au sérieux, (3) oeuvrer à une anthropologie affranchie de la dialectique entre nature et culture, (4) pratiquer une anthropologie symétrique, (5) élaborer une grammaire de l’histoire et des institutions, et enfin, (6) oeuvrer sur le front de la crise écologique et de la défense de l’indigénisme.

Voir aussi


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Auteur(s)
Martin Fortier
Ecole des hautes études en sciences sociales
Etudiant

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Cursus :

Martin Fortier a étudié la philosophie à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et à l’École Normale Supérieure. Il termine actuellement un Master d’anthropologie sociale à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales.

Son travail doctoral s’oriente, à la croisée de la philosophie, de l’anthropologie cognitive, de la psychologie sociale et de la gestion des connaissances, vers la théorie des croyances, des actions mentales et des actions corporelles, dans un cadre interculturel.

Martin Fortier est par ailleurs responsable du cycle de conférences du Club de la Montagne Sainte-Geneviève et il participe également à l’Atelier de Métaphysique et d’Ontologie Contemporaines de l’ENS ainsi qu’au projet européen de recherche en métacognition DividNorm.

 

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Dernière mise à jour : 02/12/2014