Exposé de Hubert Gilan lors du Séminaire Cavaillès 2018- 2019, séminaire organisé par la République des Savoirs (Lettres, Sciences, Philosophie est une unité de services et de recherche du CNRS (USR 3608).
Résumé
Ilya Prigogine (1917-2003), physico-chimiste belge, a renouvelé profondément la thermodynamique dans sa conception classique. Il a développé dans ses ouvrages, notamment La nouvelle alliance, une critique générale de la physique classique, déterministe, limitée aux phénomènes conservatifs et réversibles, aux processus à l’équilibre ou proches de celui-ci. Ses travaux ont porté sur les systèmes dissipatifs et les processus valium loin de l’équilibre. Ils permettent de caractériser les phénomènes largement répandus dans la nature, où, dans certaines conditions, au sein d’instabilités et de fluctuations, apparaissent des structures stables, des formes « d’ordre par fluctuation ».
Prigogine a reçu le prix Nobel de chimie en 1977 « pour ses contributions à la thermodynamique hors équilibre, particulièrement la théorie des structures dissipatives ».
En s’appuyant sur des études antérieures de phénomènes dissipatifs, tels que les tourbillons en hydrodynamique, les cellules de Bénard en thermodynamique, les réactions chimiques oscillantes (Belousov-Zhabotinsky), il a travaillé, notamment, sur des réactions chimiques faisant intervenir des boucles de rétroaction (auto-catalyse, auto-inhibition,…) processus non linéaires, que l’on retrouve dans le fonctionnement métabolique. Selon lui, l’application des conceptions physiques classiques aux êtres vivants est inadéquate. Les processus biologiques n’entrent pas dans le déterminisme laplacien. Ils sont irréversibles et relèvent de la thermodynamique hors équilibre dissipative. « Nos propres vies ne sont possibles que parce que les processus sont maintenus loin de l’équilibre par les flux incessants qui les nourrissent ».
Les conceptions de Prigogine sont marquantes et ont déclenché une large discussion. Celle-ci, quinze ans après sa disparition, n’est pas close. Cette présentation vise à la poursuivre, dans le cadre d’une séance du séminaire Cavaillès, en ce qui concerne le monde vivant.
Voir aussi
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Dernière mise à jour : 27/06/2024