Exposé de Caroline Angleraux, philosophe, dans le cadre du Séminaire Cavaillès (Histoire et Philosophie du vivant) organisé par la République des Savoirs.
En ce qu’elle permet canoniquement de distinguer les formes vivantes des non vivantes, la cellule est une entité biologique fondamentale pour définir la biologie en tant que science du vivant. Définie dans le cadre de la théorie cellulaire, elle appartient de plain-pied à la science empirique. Mais si la cellule est un concept positif qui bénéficie d’observations empiriques, elle incarne aussi l’idée de forme vivante minimale. En tant qu’entité élémentaire porteuse de vie, d’entité simple, la notion de cellule résulte aussi d’un important héritage métaphysique et spéculatif. Nous parcourrons cet héritage métaphysique et spéculatif en montrant comment un discours métaphysique sur le simple, articulé au complexe et au composé, s’est transformé en une biologie spéculative qui a joué un rôle majeur dans l’approche empirique revendiquée par plusieurs des auteurs du programme de recherche cellulaire. Articuler les concepts de simplicité, complexité et cellule dans cette histoire des idées permettra ensuite à la fois de réinterroger l’approche biologique dans laquelle le concept de cellule s’est développé et d’articuler les différentes acceptions cellulaires contemporaines.
Le séminaire Cavaillès: perpétuant les orientations impulsées par Jean-Jacques Kupiec lors de sa création, le séminaire Cavaillès se donne pour objet l’histoire et la philosophie des sciences du vivant. Une fois par mois un acteur des sciences expérimentales ou humaines est invité à y présenter ses travaux et réflexions.
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Cursus :
Caroline Angleraux est docteure en philosophie de la biologie.
Elle a soutenu sa thèse en philosophie et en histoire des sciences de la vie, préparée à l’Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et à l’Université de Padoue en Italie.
Ses recherches portent sur le concept de simplicité que convoquent la monade leibnizienne et la monère haeckelienne et sur les liens que cette simplicité entretient avec le concept de cellule en biologie. Elle cherche à voir comment un propos métaphysique s’est métamorphosé en une biologie spéculative qui a intensément travaillé la généalogie du concept de cellule, et comment cela éclaire le concept contemporain de cellule.
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