« La généalogie du stress chez Canguilhem et Merleau-Ponty »
Exposé donné par Marco Dal Pozzolo (Université de Bourgogne) dans le cadre du Séminaire « Corps vivant, corps social, corps historique. Relire Merleau-Ponty à l’aune des sciences sociales et des sciences de la vie » organisé par Le Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine – PhilOfr, équipe de l’unité République des savoirs : Lettres, Sciences, Philosophie.
Extrait de la thèse de Marco Dal Pozzolo sur Le pathologique et son milieu: perspectives philosophiques sur le stress chroniques à partir de Georges Canguilhem : « Le stress chronique est une pathologie qui soulève de nombreuses interrogations à cause de son étiologie multifactorielle, de sa corrélation avec d'autres pathologies et de sa diffusion massive dans le monde professionnel. La pensée de Georges Canguilhem, intégrée avec d'autres sources scientifiques et philosophiques (Kurt Goldstein, notamment) contient des ressources théoriques et historiques fécondes pour articuler cette question. L'usage critique de concepts tels que milieu, adaptation et incorporation fournit une interprétation philosophique de cette pathologie, en ouvrant des perspectives éthiques sur le rapport entre santé et travail. »
Descriptif du séminaire
Comment lire Merleau-Ponty aujourd’hui, quel diagnostic du présent sa relecture autorise-t-elle tandis que celui-ci est notamment marqué par les figures de la précarité démocratique, sociale et environnementale jusqu’au point extrême de l’anthropocène ? Dans ce séminaire, nous nous proposons de revenir à Merleau-Ponty afin d’y explorer les différents nouages de l’anthropologie à la biologie, de la politique à la nature, du social au vital par une attention aux pensées du dehors (littérature, arts, sciences humaines) auxquelles Merleau-Ponty n’a cessé de faire retour.
Nous essaierons plus particulièrement de mettre en question le présupposé d’un originaire de la chair ou du corps relié à une phénoménologie des sens afin d’expliciter les ontologies sociales qui conditionnent les scènes de donation perceptive du monde. Si le corps humain est également un corps social, un corps national, un corps historique, qu’est-ce qui nous garantit que le corps soit premier dans l’ouverture au monde ? Dans quelle mesure le cadrage social, national, historique n’intervient-il pas pour faire et défaire les corps et les priver de certaines modalités originaires de leur incarnation ? Dans le même sens, qu’est-ce que réinventer la nature aujourd’hui à l’intérieur de ces différents cadrages ? Paradoxalement, la ligne directrice qui concerne l’articulation d’une pensée du dehors à laquelle se réfère Merleau-Ponty ne peut-elle pas servir d’appui pour déconstruire certains éléments de l’ontologie de la chair afin de proposer une réflexion neuve sur nos différents modes d’incarnation ? Jusqu’à quel point est-il possible de refaire une philosophie de la vie, une philosophie de la nature, une philosophie politique et sociale à l’aide des outils conceptuels de Merleau-Ponty ? Ce sont les questions qu’aborde ce séminaire en présence de plusieurs invité.e.s.
Voir aussi
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Cursus :
Marco Dal Pozzolo est un ancien étudiant à l’ENS-PSL. Il est actuellement doctorant en philosophie à l’Université de Bourgogne, sous la direction de Jean-Philippe Pierron.
Il est fondateur du groupe de recherche Prospettive Italiane de Bologne.
Ses recherches doctorales sont centrées sur la relation théorique entre le milieu et le pathologique, à partir du cas du stress chronique. Il travaille plus généralement sur la philosophie de la médecine et sur la philosophie italienne et française contemporaine.
Cliquer ICI pour fermerDernière mise à jour : 31/05/2024