« La cybernétique hors d’état. Une lecture des Hermès »

Exposé donné par Baptiste Loreaux (agrégé et doctorant de philosophie) dans le cadre de la journée d'études, Michel Serres, la cybernétique et l’information comme grandeur physique, organisée à l'ENS en juin 2024. 

À propos de la journée d’études Michel Serres, la cybernétique et l’information comme grandeur physique, qui vise deux objectifs :

L’édition des Cahiers de formation de Michel Serres a permis de mesurer l’importance qu’a eue pour la formation de sa pensée, au cours des années 1960, la lecture de deux ouvrages venus d’Amérique : Cybernétique et société, paru en anglais en 1950 et traduit en français deux ans plus tard, qui a pour auteur Norbert Wiener, le fondateur de la « cybernétique ». Et puis, second ouvrage, dont Serres dit qu’il a été « si proche de lui qu’il l’a empêché de dormir », La science et la théorie de l’information, dont l’auteur estle physicien franco-américain Léon Brillouin.

En 1969, se forme à Paris le « groupe des Dix » à l’initiative du médecin Jacques Robin, qui réunit jusqu’en 1976 des intellectuels venus d’horizons divers : biologie, économie, anthropologie, philosophie, psychologie. En pratiquant la « fertilisation croisée » des connaissances, ils mènent une réflexion sur les enjeux sociaux et politiques de la révolution communicationnelle. Parmi eux, Jacques Robin, Edgar Morin, Henri Laborit, Françoise Coblence, René Passet, Henri Atlan, André Leroi-Gourhan, Joël de Rosnay,  Robert Buron, Jacques Attali et Michel Rocard. Serres participe à ces rencontres de 1973 à 1976.

La journée d'études vise deux objectifs :

- D’une part préciser comment la cybernétique et la science de l’information ont été reçues et interprétées en France : qui sont les acteurs qui ont fait vivre ces réflexions ? Quel impact ont-elles eu dans le champ scientifique et intellectuel français ?

- D’autre part étudier comment la « philosophie de la communication » qu’élabore Michel Serres dans les années 1970, se nourrit de ce courant d’idées, et voir comment il les importe dans le champ de la philosophie, pour proposer, avec elles, une philosophie du contemporain.

Cette journée d’étude est organisée par Bernadette Bensaude-Vincent et Roland Schaer, en collaboration avec Sophie Bancquart et Frédéric Worms. Elle est soutenue par la Fondation Michel Serres (Institut de France) et prend place dans les activités de PhilOfr, une équipe de l’UAR 3608 République des savoirs (CNRS / ENS-PSL / Collège de France).