Journée d'étude organisée par l’Association Recherches Mimétiques et le CIEPFC.
Claude Lévi-Strauss et René Girard ont fortement contribué, chacun avec son génie propre, à rénover en profondeur l’anthropologie du siècle dernier. Ce sont aussi deux grands écrivains français, alliant clarté de la pensée et puissance de synthèse. Cependant, à considérer leurs travaux respectifs, tout semble les opposer. Si le sacrifice peut servir à jeter un pont entre eux, ce n’est certainement pas à titre de dénominateur commun. Sa place est marginale, chez Lévi-Strauss, où il sert surtout de repoussoir à la pensée totémique et classificatoire, qui oriente notre rapport au monde naturel et social. Elle est, au contraire, centrale, chez Girard, où le sacrifice est la racine et le pivot de l’organisation sociale.
Conférence donnée par Frédéric Keck
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Cursus :
Frédéric Keck a étudié la philosophie à l’Ecole normale supérieure et à l’Université Lille III, et l’anthropologie à l’Université de Californie Berkeley. Il a publié un ensemble de travaux sur l’histoire de l’anthropologie française dans ses relations avec la philosophie (Comte, Lévy-Bruhl, Durkheim, Bergson, Lévi-Strauss). Depuis son entrée au CNRS, il a effectué des enquêtes ethnographiques sur les crises sanitaires liées aux maladies animales : ESB, SRAS, grippes « aviaire » et « porcine ».
Ses travaux portent plus généralement sur les normes de « biosécurité » appliquées aux humains et aux animaux, et sur les formes de prévision qu’elles produisent à l’égard des catastrophes sanitaires et écologiques. Ils se situent au croisement de l’histoire des sciences, de la sociologie des risques et de l’anthropologie de la nature.
Il a dirigé le département de la recherche et de l'enseignement du musée du quai Branly entre 2014 et 2018 et le Laboratoire d'anthropologie sociale entre 2019 et 2020.
Dernière mise à jour : 01/03/2012