Conférence donnée dans le cadre du Séminaire TransferS culturels et organisée par l'UMR 847 "Pays germaniques".
"C’est dans la pensée allemande que les philosophes grecs, le plus souvent formés en Allemagne pendant l’entre-deux-guerres puis, de nouveau, à partir des années soixante, ont puisé, que ce soit pour étayer la quête identitaire qui sous-tend le discours officiel (idéalisation de la Grèce ancienne, Germanité) ou pour asseoir leur critique à l’encontre de l’idéologie nationaliste. Des usages de la pensée nietzschéenne par les marxistes, tel Kazantzakis puis, dans les années soixante-dix, par Panagiotis Kondylis, lui-même formé à Heidelberg auprès de Gadamer et Koselleck ; de l’héritage néokantien, dans lequel puise l’école dite de Heidelberg (Tsatsos, Kanellopoulos, Theodorakopoulos) à l’influence de la théorie critique sur Kosmas Psychopedis, formé à l’école de Francfort, jusqu’au courant néo-orthodoxe (Giannaras Ramfos), nourri par la phénoménologie heideggérienne, ce sont ces différents transferts et déplacements que nous désirons éclairer à la lumière du contexte grec. En soulignant l’ambivalence de cette réappropriation, souvent idéologiquement chargée, nous nous attacherons, à revers des lignes de force qui se dégagent, à questionner les modèles et paradigmes venus d’Allemagne qui sous-tendent la réflexion identitaire en Grèce tout au long du XXe siècle."
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Cursus :
Servanne Jollivet est ancienne élève de l'Ecole Normale Supérieure LSH de Lyon, agrégée et docteur en philosophie (Université Paris IV/ Université Humboldt de Berlin). Elle est actuellement membre scientifique de l'Ecole française d'Athènes.
Thèmes de recherche :
Dernière mise à jour : 05/03/2012