Conférences de Frédéric Keck et de Tim Ingold, extraites du Colloque du PhilMaster ENS / EHESS "La philosophie face à ses autres".
Organisé par Martin Fortier et Raphaël Millière.
Anthropology is a sustained and disciplined inquiry into the conditions and potentials of human life. Yet generations of theorists, throughout the history of the discipline, have been at pains to expunge life from their accounts, or to treat it as merely consequential, the derivative and fragmentary output of patterns, codes, structures or systems variously defined as genetic or cultural, natural or social. Born of nature, moulded by society, impelled by the promptings of genetic predisposition and guided by the precepts of transmitted culture, human beings are portrayed as creatures whose lives are expended in the fulfilment of capacities bestowed at the outset. Beginning, as Clifford Geertz famously put it, “with the natural equipment to live a thousand kinds of life”, each of us is supposed to “end in the end having lived only one”. Life, in this view, is a movement towards terminal closure: a gradual filling up of capacities and shutting down of possibilities.
An interesting ambition would be to reverse this emphasis: to replace the end-directed or teleonomic conception of the life-process with a recognition of life’s capacity continually to overtake the destinations that are thrown up in its course. It is of the essence of life that it does not begin here or end there, or connect a point of origin with a final destination, but rather that it keeps on going, finding a way through the myriad of things that form, persist and break up in its currents. Life, in short, is a movement of opening, not of closure. As such, it should lie at the very heart of anthropological concern.
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Cursus :
Tim Ingold est professeur d'Anthropologie sociale à l'Unversité de Aberdeen. Auteur et éditeur prolifique, Tim Ingold s’impose aujourd’hui comme un personnage à part de l’anthropologie sociale anglo-saxonne.
Après des recherches ethnographiques sur le terrain en Laponie, Ingold a écrit sur l'environnement, la technologie et l'organisation sociale dans la région circumpolaire-nord ainsi que sur l’évolutionnisme, les relations entre hommes et animaux, le langage et l'utilisation d'outils, la perception de l’environnement et les savoir-faire.
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Cursus :
Frédéric Keck a étudié la philosophie à l’Ecole normale supérieure et à l’Université Lille III, et l’anthropologie à l’Université de Californie Berkeley. Il a publié un ensemble de travaux sur l’histoire de l’anthropologie française dans ses relations avec la philosophie (Comte, Lévy-Bruhl, Durkheim, Bergson, Lévi-Strauss). Depuis son entrée au CNRS, il a effectué des enquêtes ethnographiques sur les crises sanitaires liées aux maladies animales : ESB, SRAS, grippes « aviaire » et « porcine ».
Ses travaux portent plus généralement sur les normes de « biosécurité » appliquées aux humains et aux animaux, et sur les formes de prévision qu’elles produisent à l’égard des catastrophes sanitaires et écologiques. Ils se situent au croisement de l’histoire des sciences, de la sociologie des risques et de l’anthropologie de la nature.
Il a dirigé le département de la recherche et de l'enseignement du musée du quai Branly entre 2014 et 2018 et le Laboratoire d'anthropologie sociale entre 2019 et 2020.
Dernière mise à jour : 23/01/2013