Conférence extraite du colloque "Rwanda 1994-2014 : récits, constructions mémorielles et écritures de l’histoire".
Eric Hoppenot, dans le prolongement de L’Écriture du désastre de Blanchot, interroge la manifestation du désastre dans certaines fictions écrites dans le cadre du festival Fest-Africa.
L’écriture du désastre met en scène une véritable poétique, qui privilégie le fragment, l’écriture brisée. Le fragment mime le bris, le débris, il échappe à toute volonté chronologique, à tout rassemblement, il dit l’incommensurable de la perte et son ressassement. Il déconstruit la possibilité même de toute narration. À cet égard, certaines fictions écrites dans les traces du génocide perpétré contre les Tutsis sont particulièrement significatives, elles disent le bouleversement de la langue, traversée par l’horreur, confrontée au mutisme ou à son contraire, la logorrhée - comme un balbutiement infini. Donner à toute disparition, à toute cendre, une voix tout à la fois anonyme et singulière, telle pourrait être la tâche de l’écriture du désastre.
Colloque organisé conjointement par le Cerilac (Université
Paris-Diderot), le CHCSC (Université de Saint-Quentin-en-Yvelines), le
Labex Cap (Université Paris 1), le CPTC (Université de Bourgogne),
l'ESPE Paris (Université Paris-Sorbonne) et le French and francophone
Studies du Bates College.
Voir aussi
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Cursus :
Eric Hoppenot est Professeur agrégé de Lettres Modernes, Docteur en Sémiotique d'Histoire du Texte et de l'Image (Université Paris Diderot).
Spécialiste des écritures fragmentaires ainsi que des questions de mémoire et de représentation des génocides.
Cliquer ICI pour fermerDernière mise à jour : 13/03/2015