La condamnation par Sartre de « l’incompétence philosophique » de Camus manifeste son incompréhension d’une éthique où la générosité s’exprime au sens cartésien du terme, celui de l’estime de soi-même. Camus ne se comprend en effet que par ce fragile équilibre entre la vertu d’une volonté juste et le bonheur de l’estime de soi. Paradoxalement, on retrouve Camus lecteur de Hölderlin dans des œuvres philosophiques comme L’Envers et l’endroit, L’Homme révolté, Le Mythe de Sisyphe, tandis que des œuvres lyriques comme Noces à Tipasa sont influencées par sa lecture de Heidegger. Les deux approches fusionnent dans le sacré privé de joie de L’Eté.
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Cursus :
Jean-François Mattéi est professeur de philosophie politique et sociale. Il enseigne à l’université de Nice et il est membre de l’Institut universitaire de France.
Directeur du Master de la formation
doctorale " Philosophie et Histoire des Idées " (CNRS : UMR 6045) de
l'université de Nice depuis 1995 et Professeur associé
à l'université Laval (Québec) depuis 2003
Dernière mise à jour : 30/09/2013