Dans le cadre du séminaire interdisciplinaire La folie est-elle une maladie ?, Diane Pigeau et Jasmine Lebert présentent l'expérience 3BisF.
Lieu d’arts contemporains, le 3 bis f est situé dans les murs de l’hôpital psychiatrique Montperrin, à Aix-en-Provence. Son nom est celui que portait le pavillon dès la construction de l’hôpital à la fin du dix-neuvième siècle. Une époque où les pavillons d’hôpitaux portaient des numéros, avant les noms de fleurs, puis aujourd’hui de psychiatres. 3 bis f, c’est jusqu’en 1982, le 3 bis des femmes, lieu d’hospitalisation fermé, un pavillon de force conçu à cet effet, architecture panacoustique, dortoirs et cellules. Le début des années quatre-vingt voit le développement de l’activité extra-hospitalière en psychiatrie ayant notamment pour conséquence la vacance de locaux.
Le projet du 3 bis f est porté, a été mis en place et défini par l’association Entr’Acte, créée en 1983, à l’initiative d’une équipe hospitalière et d’artistes. Au début de cette aventure, il s’agissait de redonner de la valeur à l’intrahospitalier sans tomber dans des démarches de mise à l’écart et d’engager le pari de l’importance de la présence du non spécialiste dans l’univers de la psychiatrie, en proposant à des artistes, principalement plasticiens à l’époque, de venir développer leur propre démarche de création dans les espaces nouvellement libérés (pavillon Guiraud) de l’hôpital. Au début des années quatre-vingt dix, le 3 bis f bénéficie d’une réhabilitation de ses locaux, financée par le centre hospitalier et se dote à cette occasion d’une salle de spectacle (93 places) et d’une salle d’exposition. Depuis lors, le 3 bis f a étendu son accueil en résidence à des artistes de différentes disciplines : plasticiens, mais également chorégraphes, danseurs, comédiens, musiciens, écrivains sont invités chaque année à développer des projets de recherche et de création pour le lieu.
Le 3 bis f propose un lieu et des rencontres propices à des confrontations conceptuelles, aux questionnements d’artistes avec des patients, des professionnels de l’art, le personnel soignant, des travailleurs sociaux et le public.
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Cursus :
Jasmine Lebert est directrice du 3 bis f. Très sensible à la psychiatrie et à la psychothérapie institutionnelle, Jasmine Lebert s’intéresse aux liens entre art, société et citoyenneté, notamment à travers les questions de transmission, les démarches de co-création et les projets artistiques contextuels.
Son parcours l’a amené de l’histoire de l’art et l’archéologie aux arts vivants, développant une approche pluridisciplinaire de la création artistique, en dialogue avec des territoires. Elle a œuvré dans différentes institutions dans le champ du spectacle vivant : centre dramatique national de Montreuil, Centre national de danse contemporaine à Angers, Lieux publics à Marseille, puis Points communs, nouvelle scène nationale de Cergy-Pontoise / Val d’Oise. Le chemin singulier du 3 bis f, entre art et soin, rejoint sa recherche autour de la notion de communs ainsi que son engagement auprès de la jeune création.
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