Conférence organisée dans le cadre du cycle "L'eau, les enjeux du 21ème siècle" et menée par Bernard Barraque.
Dans cette conférence, on veut d’abord aider les participants à sortir du romantisme gauchiste selon lequel l’eau devrait être un bien public mondial ou un or bleu. L’eau n’est pas un minerai, mais une ressource naturelle renouvelable, sujette à un droit bien différent du code minier dans la plupart des civilisations. L’eau est un bien public impur, car elle peut faire ici l’objet de rivalités, et là d’une possession exclusive, mais rarement les deux à la fois. On parle alors de l’eau comme bien public impur. Mais il y en a deux sortes, illustrées par les communautés d’irrigants ou de drainage d’un côté, et par les services publics d’eau potable de l’autre. En effet, le décalage est frappant : à l’idéal d’un service collectif, distribué de façon égalitaire à des consommateurs payant au volume pour un service continu, répond la survivance fréquente d’une tradition communautaire dans la gestion d’une ressource partagée équitablement, mais payée au forfait. Or l’égalité consumériste dans l’eau potable est de fait remise en cause par la nouvelle problématique en termes de solidarité et d’équité que soulève la question du maintien du service de l’eau aux plus démunis. On voudrait ici reprendre la problématique de Max Weber et de Ferdinand Tönnies, celle du passage de la Gemeinschaft à la Gesellschaft (communauté – société) dans la société contemporaine et capitaliste, avec l’apport de l’économie institutionnelle en termes de ‘biens publics impurs’.
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Cursus :
Bernard Barraqué est directeur de recherche au CNRS, spécialiste de l'eau en France et en Europe.Il est également professeur à Agroparitech, spécialiste des transferts d'eau.
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