Conférence de Jean-Pascal Anfray dans le cadre du colloque "Physique et métaphysique : quels enjeux dans la constitution des cartésianismes et des anti-cartésianismes ?"
Organisé par : ENS, Mathesis, Cirphles, ANR Anthropos, UMR5037
La thèse de la création continuée, selon laquelle la causalité requise pour maintenir une créature dans l’existence est la même que celle qui est requise pour la créer, engage la conception que l’on peut se faire de la persistance temporelle. Cet enjeu apparaît dès le passage de la Troisième méditation où la création continuée est chez Descartes pour la première fois une thèse faisant l’objet d’une explicitation. C’est en effet à partir de la position qu’un philosophe prend sur la nature de la persistance, en particulier le choix entre une ontologie de l’ “endurance” et une ontologie “perdurantiste” que l’on peut comprendre la signification de l’indépendance des parties du temps sur laquelle se fonde la thèse de la création continuée.
Partant de la radicalisation chez Bayle de la lecture occasionnaliste de la création continuée, on examine la critique qu’en donne Leibniz dans la Théodicée. Il oppose à l’impossibilité pour la créature d’être la cause de ses états futurs l’idée d’une exigence causale des créatures sur laquelle se règle la causalité divine. Cependant cette réponse à l’argument occasionnaliste ne permet pas d’éviter la conséquence que lui prête Leibniz, à savoir l’obligation penser les créatures comme des entités éphémères. En réalité, la réfutation de l’occasionnalisme repose sur deux autres arguments : l’un concerne la continuité de la persistance des créatures ; l’autre reprend un argumentaire sur la distinction de la substance et de l’accident, mis en place dès les années 1680, puis renouvelé dans les années 1700 avec l’apparition dans l’ontologie leibnizienne de la catégorie de modification.
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Institutions : Ecole normale supérieure-PSL
Cursus :
Jean-Pascal Anfray est Maître de conférences à l’Ecole normale supérieure, ancien élève de l’ENS, agrégé de philosophie. Ses travaux portent sur différents aspects de la métaphysique de Leibniz et ses rapports avec la scolastique médiévale et tardive et notamment le temps et les modalités.
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