Conférence de Catherine Chalier dans le cadre des lundis de la philosophie.
On analysera d’abord la tension propre au « et » qui relie « universalisme » et « judaïsme » et le statut différent de ces termes.
Ensuite on examinera trois points :
1. L’élection comme pierre de touche du conflit universalisme/judaïsme. Comment concilier une mise à part dans un grand ensemble et le souci de l’universalité ? La critique du judaïsme au nom de l’universalisme remonte au christianisme, mais l’universalité enseignée par ce dernier est chrétienne – elle n’est pas celle du genre humain indifférencié - et elle exclut donc elle-même ceux qui ne se reconnaissent pas en elle, en cherchant à s’y substituer. On rappellera que l’universalisme a combattu pour s’imposer partout, en particulier sur la terre de Canaan.
2. L’idée biblique selon laquelle l’être humain, dans son unicité, est créé à l’image de Dieu. Cette idée plaide la cause de l’universalisme mais comment le reconnaître face à autrui ? Toutes ses particularités ne sont pas universalisables en effet. Sont-elles condamnables à ce titre ?
3. La résistance du singulier à un universalisme forcé et l’utilisation idéologique du singulier à des fins qui se veulent universelles. On montrera que le logos universel reste sur le seuil de nombreuses expériences singulières (la souffrance) et on critiquera l’appropriation du signifiant "juif" par ceux qui rejettent en même temps les juifs concrets censés le trahir, en montrant que ce geste repose paradoxalement sur un essentialisme qu’il affirme combattre.
Catégories: les lundis de la philosophie
Mot-clés : Histoire, religion, Juif, humanité, idéologie, dieu, Bible, conquête, universalisme, Judaïsme, persécution, peuple, Torah, hébraïque
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Université Paris Ouest - Nanterre - La défense
Professeur
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Cursus :
Catherine Chalier est Professeur à l'Université Paris Ouest - Nanterre - La défense. Philosophe et traductrice française, auteur de plusieurs ouvrages sur les liens entre la pensée hébraïque et la philosophie, elle est spécialiste de l'œuvre d'Emmanuel Levinas.
Elle soutient sa thèse de doctorat en 1981 sous la direction de Francis Kaplan, dans le domaine de la philosophie religieuse : Essai sur l'existence religieuse, judaïsme et altérité.
Cliquer ICI pour fermerDernière mise à jour : 19/07/2016
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