Exposé de Serge Audier lors de l'inauguration du Centre européen d’études républicaines (CÈDRE).
L’objectif de cette communication est de cerner le type de républicanisme défendu par les théories sociales de la IIIe République, en particulier celles connues sous le nom de «solidarisme», porté par un homme politique du Parti radical-socialiste, Léon Bourgeois. Au croisement d’influences diverses – socialisme, biologie, sociologie naissante –, les solidaristes ont voulu poser les fondements théoriques d’une politiques sociale en rupture avec les doctrines d’abstention des « libéraux », sans pour autant cautionner les projet révolutionnaires et « collectivistes » des socialistes et communistes. Cette recherche d’une voie moyenne a beaucoup nui à la réputation ultérieure du solidarisme. Sa réception au XXe siècle fut souvent négative ou partielle : tantôt compris comme une doctrine conservatrice, tantôt comme une théorisation des mécanismes assurantiels ou une anticipation de l’État social, il a rarement été saisi dans son projet d’ensemble de transformation de la société. Une des dimensions clés du solidarisme concerne ainsi l’éducation des futurs citoyens. La construction d’une société solidaire suppose en effet la formation d’individus solidaires capables de pratiquer quotidiennement des formes de coopération et de réciprocité.
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Serge Audier est un philosophe français. Ancien élève de l'ENS-Ulm, il est agrégé et docteur en philosophie, et enseigne actuellement à Paris IV avec le statut de maître de conférences. Spécialisé en philosophie morale et politique, il écrit et enseigne sur l'histoire du libéralisme, le républicanisme et le socialisme, sur les théories contemporaines issues de ces multiples courants, ainsi que sur quelques penseurs tels Raymond Aron, Tocqueville ou Léon Bourgeois.
Il est également membre de l'Institut universitaire de France (IUF).
Dernière mise à jour : 12/05/2017