Exposé de Céline Lafontaine (professeure de sociologie, Université de Montréal) dans le cadre du Séminaire Cavaillès (Histoire et Philosophie du vivant) organisé par la République des Savoirs à l'ENS-PSL.
À l’heure où l’on s’inquiète de l’avenir de la biodiversité, de nouvelles formes de vie éclosent chaque jour dans les laboratoires du monde globalisé. À mi-chemin entre le biologique et l’artificiel, les bio-objets (gamètes, embryons, cellules souches, IPS, etc.) sont les descendants directs des technologies in vitro qui ont permis de cultiver des cellules et des tissus vivants. Or ces entités biologiques sont, malgré leur omniprésence, des objets insaisissables dont la vitalité brouille de manière concrète le découpage culturel entre sujet et objet, entre nature et artifice, entre humain et non-humain.
Dotés d’une très grande plasticité, ils peuvent être congelés, modifiés, transplantés, transportés et échangés. En quoi leur production croissante transforme notre rapport au vivant et à l’identité corporelle ? Quelles implications matérielles, économiques, sociales et culturelles sous-tendent leur prolifération ?
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Cursus :
Céline Lafontaine est professeure titulaire de sociologie à l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur les enjeux épistémologiques, politiques, économiques et culturels des technosciences.
Elle a publié au Seuil : L’Empire cybernétique. Des machines à penser à la pensée machine (2004), La Société postmortelle. L’individu, la mort et le lien social à l’ère des technosciences (2008), Le Corps-Marché. La marchandisation de la vie humaine à l’ère de la bioéconomie (2014), Bio-objets. Les nouvelles frontières du vivant (2021). Dans ce dernier livre, forte d’une longue expérience, la sociologue scrute le statut singulier des vies en culture dans les laboratoires et les usines.
Cliquer ICI pour fermerDernière mise à jour : 27/06/2024